La « taxe rose » coûte des milliers de dollars par année aux femmes

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Rubina Ahmed-Haq

août 20, 2019

Stratégies d’épargne

Si vous n’avez jamais entendu parler de la « taxe rose », il s’agit du phénomène bien documenté que les femmes paient souvent plus que les hommes pour des articles similaires. Il peut s’agir de vêtements, de produits de soins personnels, de coupes de cheveux et de fournitures de bureau. Une étude réalisée en 2011 par l’Université de la Floride a révélé que les femmes paient généralement environ 1 400 $ US de plus par an que les hommes pour des produits et services similaires.

Pourquoi les femmes paient-elles plus cher?

Un sondage  mené par la société d’exploration de données ParseHub a révélé que juste pour les articles de soins personnels, les femmes paient beaucoup plus que les hommes. Ce sondage a examiné 3 191 des produits de soins personnels offerts par trois détaillants canadiens populaires et après avoir examiné les données, le sondage a conclu qu’« il est clair que, gramme pour gramme, les femmes paient plus que les hommes pour des produits de base comme les shampooings, les rasoirs, les savons et les désodorisants ».

Cela démontre que la taxe rose est réelle, mais il n’y a pas de raison claire pour laquelle les femmes devraient payer plus cher pour des articles et des services similaires. Plus souvent que non, ces produits sont les mêmes, sauf pour la couleur et l’emballage. Par exemple, les produits comme les rasoirs pour femmes sont essentiellement identiques aux rasoirs pour hommes, et rien n’indique qu’un produit coûte plus cher à fabriquer que l’autre.

La taxe rose transcende toutes les générations

En 2005, une étude intitulée « From Cradle to Cane: The Cost of Being a Female Consumer » (traduction libre : « Du berceau à la canne : le coût d’être une consommatrice », étude en anglais seulement) a été menée par le Département de la consommation de la ville de New York. Cette étude a révélé que l’établissement des prix différencié selon le sexe existe quel que soit l’âge. Par exemple, les jouets pour filles sont plus dispendieux dans 55 % des cas, tandis que les vêtements pour filles coûtent plus cher dans 26 % des cas. Même les articles comme les trottinettes, les casques et les sacs à dos pour les jeunes filles étaient en moyenne plus coûteux que les mêmes articles pour les garçons. Pour les femmes, le coût des vêtements était supérieur d’environ 40 %. Les produits de soins de santé à domicile sont également plus dispendieux que les articles comparables pour hommes.

La taxe rose devrait-elle être interdite par la loi?

Les États-Unis ont récemment adopté des règlements interdisant l’établissement des prix différencié selon le sexe, et à New York, cette pratique est illégale depuis 1998. Cependant, ces lois n’ont pas toujours été efficaces. L’étude « From Cradle to Cane: The Cost of Being a Female Consumer » (traduction libre : « Du berceau à la canne : le coût d’être une consommatrice », étude en anglais seulement) a révélé que plus d’une décennie après l’adoption de la loi, la ville n’a pas été en mesure d’arrêter la pratique d’établissement des prix selon le sexe.
Ici, au Canada, un projet de loi a été présenté en Ontario en 2005. Elle visait à mettre fin à l’établissement des prix selon le sexe, mais elle n’a jamais été adoptée.

 Que pouvons-nous faire à ce sujet?

La meilleure façon de lutter contre l’établissement des prix différencié selon le sexe est d’acheter des produits neutres, sans distinction de genre. Vous pouvez également acheter la version masculine de l’article, ce qui n’est pas difficile à faire pour des articles tels que les rasoirs. Mais ce n’est pas toujours possible dans d’autres cas. Dans ces situations, nous devrions peut-être demander directement aux détaillants pourquoi ils continuent à établir les prix selon le sexe.

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