RER, CELI et votre stratégie de retraite

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Scott Boyd

février 01, 2016

Retraite

Le compte d’épargne libre d’impôt (CELI) a souvent fait parler de lui pendant la campagne électorale fédérale de l’année dernière. Les CELI ont de nouveau fait les manchettes lorsque le gouvernement nouvellement élu a donné suite à sa promesse de réduire le plafond de cotisation annuelle au CELI. À l’approche de la date limite pour les RER, les conversations se tournent de nouveau vers les CELI et la question annuelle de savoir si un CELI ou un RER est le meilleur choix pour l’épargne-retraite.

La réponse courte est « cela dépend ».

Cela dépend d’un certain nombre de facteurs, et nous verrons dans cet article quelques avantages et inconvénients des RER et des CELI. Gardez ces points à l’esprit lorsque vous élaborez une stratégie qui vous permettra d’atteindre au mieux vos propres objectifs de retraite.

Un régime enregistré d’épargne-études (REEE) est également disponible pour les épargnants canadiens. Toutefois, nous ferons abstraction des REEE dans cette discussion, car ils sont conçus spécifiquement pour épargner en vue des études de votre enfant ou de votre petit-enfant.

Tout d’abord : mettre votre épargne à l’abri

Votre première priorité doit être de vous assurer qu’au moins une partie de votre épargne bénéficie de l’exonération fiscale d’un plan d’épargne. Pour les Canadiens, un RER ou un CELI est un moyen non imposable de faire fructifier leur épargne.

Avant d’examiner les avantages spécifiques de chaque régime, il faut garder à l’esprit le fait que la plupart des Canadiens n’ont pas à choisir un régime exclusivement au détriment de l’autre. La meilleure approche consiste généralement à cotiser à un RER et à un CELI. C’est la mesure dans laquelle vous pouvez privilégier l’un ou l’autre qui dictera la meilleure marche à suivre, en fonction des caractéristiques de chaque type de régime et de vos besoins personnels.

Les remises du RER sont excellentes, mais…

Lorsque vous cotisez à votre RER, vous recevez une remise sur votre impôt sur le revenu annuel. Cette remise est basée sur votre taux d’imposition marginal et le montant déposé pour l’année. Les cotisations à votre CELI n’ont pas de remise associée. Ce qui semble faire automatiquement du RER un meilleur choix, car qui n’aime pas récupérer de l’argent, n’est-ce pas?

Mais il n’y a pas que la promesse d’une remise. Les obligations fiscales futures, l’âge et la proximité de la retraite, ainsi que les revenus attendus à la retraite, sont autant d’éléments qui déterminent l’utilisation des deux régimes d’épargne.

Tenir compte de vos futures obligations fiscales

L’une des différences les plus cruciales entre les CELI et les RER se résume à la façon dont chacune des options est traitée du point de vue fiscal. Dans le cas d’un CELI, vos cotisations sont effectuées avec des dollars « après impôt », ce qui signifie que vous avez déjà payé de l’impôt sur le revenu sur cet argent. Le principal avantage du CELI est que lorsque vous retirez des fonds du compte, vos dépôts et tous les revenus supplémentaires générés par le compte CELI ne sont soumis à aucune forme d’impôt.

En revanche, les fonds retirés d’un RER – y compris tous les gains sur les avoirs qu’il contient – sont considérés comme des revenus et seront imposés comme tels une fois sortis de l’abri d’un RER. Pour la plupart d’entre nous, le revenu de retraite et le taux d’imposition correspondant devraient être inférieurs à ceux de nos années sur le marché du travail. Cela signifie que le remboursement que vous recevez pour avoir cotisé à votre RER devrait être supérieur au taux auquel vous devrez payer l’impôt sur le revenu plus tard. De plus, en réinvestissant ce montant, vous avez déjà une longueur d’avance sur votre cotisation pour l’année suivante.

Si vous pensez que votre revenu de retraite sera similaire à votre salaire d’employé – peut-être avez-vous une pension d’entreprise ou une autre forme de revenu qui sera imposée comme un revenu en plus de votre propre épargne – envisagez de cotiser en priorité à votre CELI. Vous vous attendez déjà à une lourde facture d’impôt sur le revenu à la retraite, alors le fait de pouvoir retirer de l’argent de votre CELI sans avoir à le déclarer comme revenu sera un avantage appréciable.

Si votre employeur verse une cotisation de contrepartie à votre RER, vous devriez cotiser au moins le montant que votre employeur est prêt à verser, car la cotisation de votre employeur est essentiellement de l’argent gratuit. Mais n’oubliez pas que la cotisation de votre employeur réduira le montant des cotisations que vous pouvez vous-même verser.

Flexibilité et utilisation des fonds

Si vous pensez avoir besoin d’une partie des fonds que vous mettez de côté avant de prendre votre retraite, le CELI est beaucoup plus souple que le RER. Vous pouvez retirer des fonds d’un CELI à tout moment sans incidence fiscale, mais le retrait des fonds d’un RER déclenche un événement fiscal immédiat.

Selon le montant que vous retirez de votre RER, votre institution financière déduira la retenue d’impôts au nom du gouvernement. Pour les montants allant jusqu’à 5 000 $, la retenue d’impôts est de 10 % (ou 5 % au Québec). Pour les montants compris entre 5 000 $ et 15 000 $, cette retenue est de 20 % (ou 10 % au Québec), et pour tout montant supérieur à 15 000 $, elle correspond à 30 % (ou 15 % au Québec). De plus, l’argent doit être déclaré comme revenu pour l’année et vous pourriez devoir payer un impôt sur le revenu supplémentaire en sus de la retenue d’impôts.

Et une fois que vous avez retiré des fonds de votre RER, vous perdez les cotisations permises utilisées par ces fonds. En d’autres termes, vous ne pouvez pas simplement remplacer le montant que vous avez retiré à une date ultérieure – cette possibilité de cotisation est perdue à jamais. Avec un CELI, il suffit d’attendre l’année suivante pour remplacer l’argent que vous avez retiré, et il n’y a pas de réduction de votre plafond de cotisation futur.

Notez qu’il existe des programmes qui vous permettent de retirer de l’argent d’un RER pour l’utiliser comme mise de fonds pour l’achat de votre première maison, ou pour couvrir des frais d’éducation. Cependant, cet argent doit être remboursé dans un délai précis afin d’éviter des impôts et des pénalités.

Impact potentiel sur les prestations gouvernementales

Une chose qui n’est pas souvent prise en compte est la façon dont les RER pourraient affecter vos avantages sociaux futurs. L’admissibilité à certains programmes destinés aux personnes âgées est liée au revenu, et si votre revenu annuel de retraite dépasse les niveaux spécifiés, vous pourriez voir une partie de ces prestations, voire la totalité, vous être retirée.

La Sécurité de la vieillesse (SV) et le Supplément de revenu garanti (SRG) sont tous deux assujettis à des réductions en fonction de votre revenu. Les réductions de la SV commencent actuellement avec des revenus supérieurs à 72 809 $, tandis que le seuil du SRG est considérablement inférieur, car il est spécifiquement conçu pour les aînés à faible revenu. Tout revenu tiré de votre RER sera inclus dans le calcul de votre revenu total.

Les revenus de votre CELI ne sont pas pris en compte dans le calcul de votre revenu global et n’ont pas d’incidence sur les crédits de la SV ou du SRG. Si vous pensez que votre revenu de retraite pourrait entraîner la retenue d’une partie de ces prestations, le fait de cotiser davantage à votre CELI plutôt qu’à un RER pourrait contribuer à réduire le montant perdu. Vous pouvez en apprendre davantage sur vos prestations gouvernementales sur le site Web de l’Agence du revenu du Canada.

Convertir votre épargne en revenu de retraite

L’une des exigences d’un RER est que vous devez convertir les fonds en un flux de revenu, tels qu’un FERR ou une rente, au plus tard le 31 décembre de l’année où vous atteignez l’âge de 71 ans. Bien que la plupart des gens voudront probablement accéder à leurs fonds avant cette date limite, cela pourrait ne pas être souhaitable pour certaines personnes.

Prenons l’exemple d’une situation où vous disposez de fonds suffisants et où vous souhaitez retarder l’utilisation de votre RER. Cette option n’est pas possible en raison de la restriction d’âge. Et non seulement vous serez contraint de liquider le RER, mais vous devrez également payer de l’impôt sur tout revenu généré par une rente ou les retraits minimums d’un FERR, que vous ayez ou non besoin de ce revenu à ce moment-là. Il n’y a pas de condition liée à l’âge pour tirer un revenu d’un CELI – vous pouvez continuer à détenir votre CELI et à l’utiliser pour générer de l’épargne libre d’impôt aussi longtemps que vous le souhaitez.

En parlant d’âge, votre âge et le stade de développement de votre carrière peuvent également être des éléments à prendre en compte au moment de choisir entre un CELI et un RER. Par exemple, si vous êtes en début de carrière et que vous prévoyez gagner beaucoup plus à l’avenir, vous voudrez peut-être épargner le plafond de cotisation au RER jusqu’au moment de gagner un salaire plus élevé. Vous bénéficierez d’une réduction plus importante en raison de votre taux d’imposition marginal plus élevé, ce qui est particulièrement intéressant si vous prévoyez avoir un revenu plus modeste une fois à la retraite.

Prendre votre décision

Dans cet article, nous avons passé en revue un certain nombre d’éléments à prendre en compte pour déterminer comment intégrer un régime d’épargne enregistré dans votre stratégie globale de retraite. Les RER et les CELI sont des moyens très efficaces d’épargner pour votre retraite, et chacun a ses propres forces et faiblesses. En gardant à l’esprit les sujets abordés ici et en poursuivant vos propres recherches, vous pouvez être sûr d’utiliser ces deux régimes de la manière la plus avantageuse possible.

Liens externes

Site Web du gouvernement du Canada sur les pensions publiques

Agence du revenu du Canada – RER et régimes connexes

Agence du revenu du Canada – Le compte d’épargne libre d’impôt  

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