Avez-vous entendu parler du mouvement FIRE? Au cas où ça ne vous dirait rien, le mouvement FIRE est l’acronyme de Financial Independence Retire Early, ce qui signifie « Accédez à l’indépendance financière et partez tôt à la retraite ». Les adeptes du mouvement FIRE ne cherchent pas à prendre leur retraite cinq ou dix ans plus tôt, mais envisagent de le faire dans la trentaine ou la quarantaine. C’est tout un objectif et cela demande une planification minutieuse. Si vous y arrivez, vous pouvez en être fier et beaucoup envieront votre situation.
Lorsque j’ai entendu parler du mouvement FIRE pour la première fois, j’avoue que cela m’a plu. L’idée de quitter le marché du travail deux à trois décennies avant la majorité des gens était assez séduisante. Je pourrais faire ce que je veux et voyager où bon me semble. Sauf que plus je lisais sur le sujet, plus je m’apercevais que c’était à exclure dans mon cas. Voici les raisons pour lesquelles le mouvement FIRE n’est pas pour moi et il est peut-être surestimé.
Il faut un peu de chance
Je vais généraliser ici et quiconque désire participer au mouvement FIRE, ou l’a déjà fait sera probablement en désaccord avec moi, mais le mouvement FIRE est une question de chance. Par exemple, un couple qui obtient son diplôme sans dettes et dont les deux commence sa carrière avec deux salaires à six chiffres est manifestement avantagé. Si ce couple décide de louer l’appartement le moins cher possible et d’investir son argent, c’est une chose que beaucoup de gens ne sont pas prêts à faire. Que se passe-t-il si le marché atteint des niveaux encore jamais vus pendant cette période d’investissement? Il ne serait vraiment pas difficile d’obtenir un portefeuille à sept chiffres.
Ce scénario est assez extrême, mais c’est parfois ce qu’il faut pour participer au mouvement FIRE. Vous n’avez pas besoin d’être exactement dans la même situation, mais combien connaissez-vous de personnes qui obtiennent un diplôme sans dette et gagnent un revenu élevé immédiatement?
Je dis pas, non pas que cela prend un revenu élevé pour atteindre l’indépendance financière, mais qu’il n’y a pas de formule établie pour y parvenir et que, s’il y en existait une, elle serait difficile à suivre.
Cela peut obliger à changer de mode de vie.
C’est essentiel de réduire les coûts pour participer au mouvement FIRE. Il existe de nombreux endroits au Canada et aux États-Unis où le coût de la vie, y compris le loyer, est assez raisonnable. C’est l’idéal pour les personnes qui peuvent trouver des emplois bien rémunérés dans ces endroits ou télétravailler.
Voilà un ensemble de circonstances assez précises, n’est-ce pas? Pour bien des gens, leur travail les oblige à travailler dans des endroits spécifiques. Toronto et Vancouver sont les plus grandes villes du Canada, et bon nombre des emplois les mieux rémunérés se trouvent là. Il n’est pas donné à tout le monde de faire ses valises pour s’installer ailleurs parce que c’est moins cher.
Certaines personnes qui se conforment au mouvement FIRE ont également décidé de ne pas avoir d’enfants, de ne pas posséder de maison ou de ne pas prendre de vacances. Il n’y a rien de mal à choisir ce mode de vie, mais beaucoup de gens ne seraient pas prêts à faire ces sacrifices pour prendre une retraite anticipée. J’aime voyager et je n’y renoncerais jamais, car j’accorde beaucoup trop d’importance à ces expériences.
C’est peut-être une illusion.
Pour réussir à participer au mouvement FIRE, il faut parfois faire croire que c’est facile. Vous remarquerez que beaucoup de ceux qui participent au mouvement FIRE ont un blogue qui détaille leur parcours. Ils disent qu’ils n’ont pas besoin de travailler et se contentent de profiter de la vie.
Je dirige un blogue et je peux vous dire qu’il s’agit pratiquement d’un emploi à temps plein. Certaines personnes ayant réussi à participer au mouvement FIRE n’ont pas cessé de travailler. Elles ont simplement changé de carrière et font à présent de la rédaction de contenu ou tiennent un blogue et doivent le faire, car cela leur permet de tirer des revenus de la publicité ou éventuellement de la vente de livres.
Certains participants du mouvement FIRE diront également que la vie est plus abordable à l’étranger, car c’est moins cher de se loger que de posséder une maison dans le pays où ils résidaient. S’il est exact qu’on peut vivre confortablement avec 30 000 $ en Asie du Sud-Est par rapport à Toronto, par exemple, on a quand même besoin de 30 000 $ par an. La plupart des gens ont besoin d’un emploi pour générer ce type de revenu annuel.
Une stratégie plus réaliste
Je peux donner l’impression de désapprouver les participants du mouvement FIRE, mais j’ai beaucoup de respect pour ceux qui ont réussi. Ils ont fait quelque chose que je ne pourrai jamais accomplir. Mais pour la plupart des gens, une stratégie plus réaliste consiste à s’attacher à réduire leurs dépenses, à dépenser moins qu’ils ne gagnent et à épargner en vue de la retraite.
Je n’ai pas l’intention de travailler jusqu’à 65 ans. Au départ, je voulais prendre ma retraite cinq ans plus tôt, mais maintenant je pense pouvoir quitter le travail à 55 ans. Ma femme, qui a une attitude similaire à la mienne à l’égard de l’argent, n’a pas réfléchi à une date de retraite, mais j’imagine qu’elle aimerait aussi quitter le marché du travail tôt.
Bien sûr, tout peut arriver dans la vie, alors nous nous assurons d’en profiter. Nous prenons des vacances annuelles et essayons de passer un maximum de temps avec notre fille. Nous avons la chance de ne pas avoir eu à nous soucier de l’argent. Si nous prenons tôt notre retraite, ce sera formidable, mais nous n’en faisons pas une obsession.